
EONfEDEBE
Mardi
^juillet 1992 6
MAGAZINE
Fondation Pierre Gianadda
Le
très précoce Antoine Poncet
L
ES jardins de la Fon-
dation Pierre Gia-
I
nadda s'enrichissent
pour
l'été
d'une douzaine de
bronzes ou marbres de
l'ar-
tiste franco-suisse: Antoine
Poncet Dans ce noble décor
de verdure, sur les parterres
des pelouses gianaddiennes,
ses œuvres irradient de tou-
te leur valeur.
«La Hulpeuse», bronze dont
l'élégante arabesqe semble
une queue de requin immo-
bilisée en pleine action. «Re-
veseve» pointe vers le ciel
son orgueilleuse aiguille,
tandis que «AUeiotrope» est
comme un oiseau fauché en
vol sur son socle tacheté de
lumière s'opposant à la pu-
reté du marbre de Carrare.
La ville de Paris
a,
prêté son
«Ochicagogo». Toutes ces
pièces forment une grande
famille avec leur ovale, leur
fente ou leur percée ronde
qui les allègent Jamais les
jardins Gianadda n'ont été
aussi beaux.
Précoce, Antoine Poncet le
fut vraiment, puisqu'il,
sculptait dès l'âge de 14 ans,
réalisant sa première expo-
sition personnelle en 1946.
C'était
en Suisse, à Lausan-
ne. On parlait alors de son
«Don Quichotte à cheval»,
sujet bienfait pour enthou-
siasmer un adolescent
Avoir pris très tôt contact
avec la matière, portait ses
fruits.
Rfaut expliquer qu'issu
d'une lignée d'artistes, le pe-
tit Antoine va regarder son
«Tremblevague» 1962, bronze. Coll. Carita et Cunings.
père, Marcel Poncet, exécu-
ter les vitraux qu'il fait sur
commande.
A
un très jeune âge,
son grand-père ma-
,
ternel, Maurice De-
nis,
l'emmenait aux séances
de l'Institut où il devait
écouter les doctes discours
des artistes élus par les Aca-
démies. Deux générations
de ses aînés l'ayant voué à
la création, il était tout na-
turel qu'il y trouve son che-
min.
Elevé dans les ateliers,
comme c'était l'usage chez
les artistes à l'époque de la
Renaissance,
l'art
sous tou-
tes ses formes fut pour lui,
dès l'enfance, pain quoti-
dien.
C'est
en Valais, au collège de
Saint-Maurice, qu'il fait ses
études scolaires avant de
commencer sa formation
professionnelle sous la di-
rection de son père et de Ca-
simir Reymond à l'Ecole des
Beaux-Arts de Lausanne.
Puis, il devient l'élève de
GermaineRichier. Râla
chance que Mme Antoine
Bourdelle lui prête un ate-
lier' à Paris en lui conseil-
lant d'aller à la Grande
Chaumière où enseigne Os-
sip Zadkine.
Enfin,
en 1951. à 23 ans. il
rencontre Laurens et Cons-
tantin Brancusi. Son
grand-
père lui laisse son atelier de
Saint-Germain. Puis Hans
Arp entre dans sa vie. lui
faisant découvrir sa vraie
voie: la « sculpture formelle
poétique».
Antoine Poncet trouve des
forâmes qui emprisonnent la
lumière, soulignée par les
ombres. Ce sculpteur taille
les plus beaux marbres
pour des formes suggestives
et il sait utiliser les veines
pour en tirer des effets. Ses
titres sont explicites: «Piège
solaire. Piège à reflets. Co-
peaux de lumière...
»
Georges Borgeaud a écrit
qu'il canesse les volumes
(préface au catalogue de
l'ex-
position chez Alice Pauli en
1972).
R caresse si bien que
d'autres ont envie de cares-
ser ses œuvres après lui. Sa
sculpture invite la main à
passer sur ses formes. La
forme chez Antoine Poncet
témoigne de son goût de la
vie, elle obéit à un épanouis-
sement de la joie d'être.
L
ORS de son exposi-
tion à New-York, en
11978,
à la Weintraub
Gallery Madison Avenue, un
volume a été publié, dans le-
quel on peut lire un texte de
Hans Arp affirmant
:
« Rien
n'est plus près de la nature
qu'une sculpture d'Antoine
Poncet».
MARGUETTE BOUVIER
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Les sculptures
d^toine ftmeet
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Je lUGïide
Paris:
Musée d'Art Moderne,
Ecole Polytechnique - Le Ha-
vre
:
Maison de la Culture
-
New
York
:
Muséum of Modem Art
-
Winneapolis: Muséum of Mo^
dern Art
-
La Chaux-de-Fbnds:
Musée - Pékin: Ambassade de
Suisse
*
CMeago
;
Art Institute
-
Toronto: Gadlllae Company -
Washington
:
National Gallery -
Quereetta (Italie): Musée Hen-
raux. •
«Oreillarl»
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