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HORIZONS-ANALYSES LE MONDE / SAMEDI 16 OCTOBRE 1999 / 15
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LYA
50
ANS
,
DANS
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est édité par la SA LE MONDE
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ÉDITORIAL
Les armes à surprise
PORTÉE aujourd’hui au premier
plan de l’actualité mondiale, l’utili-
sation militaire de l’énergie ato-
mique ne bouleverse pas seulement
la « technique » de la guerre, elle
crée une psychose d’un genre nou-
veau par le caractère à la fois terri-
fiant et illimité de ses effets.
Outre que la guerre fut dans le
passé regardée comme une science
dont les progrès étaient assez lents,
les inventions qui pouvaient en
changer l’allure n’eurent jamais un
retentissement considérable. Pen-
dant longtemps la « surprise » ne fut
guère attendue que de la hardiesse
des initiatives stratégiques ou de la
combinaison des armes existantes.
Cependant l’art militaire recourut
à diverses reprises dans le passé aux
moyens techniques capables d’in-
troduire dans le combat un élément
imprévu d’intimidation. Tel fut – le
premier en date le « feu gré-
geois », liquide à base d’huile de
naphte, inventé au VI
e
siècle par l’in-
génieur syrien Gallinicos, qui pro-
duisit dès son apparition un véri-
table effet de terreur.
Le canon lui-même n’a pas fait
une apparition sensationnelle sur les
champs de bataille. Ce n’était pas
« une arme noble » puisqu’elle per-
mettait à un croquant d’abattre un
chevalier à distance. Et sa pleine effi-
cacité ne se révéla qu’assez tardive-
ment avec l’usage du boulet de fer,
puis de l’affût. Pendant tout le
XVI
e
siècle on vit des généraux lui
préférer pour la sûreté du tir l’arc ou
l’arbalète.
Tout cela est évidemment fort
éloigné de la puissance destructive
de l’arme atomique, qui supprime la
distance, rend inutile la bravoure et
peut-être bientôt sans emploi le gé-
nie militaire.
Albert Mousset
(16-17 octobre 1949.)
Le capitalisme
rhénan
aux couleurs
anglo-saxonnes
suite de la première page
Ces multiples recentrages tra-
duisent la conversion du patronat al-
lemand à la culture de la shareholder
value, la création de valeur pour les
actionnaires. Les panneaux électro-
niques scrutant le cours du titre en
Bourse se sont multipliés dans les
halls d’entrée des entreprises. Il n’est
pas un dirigeant qui ne se fixe actuel-
lement d’ambitieux objectif de renta-
bilité. Dans le cadre de leur recen-
trage, ou de leur expansion, certains
n’hésitent plus à introduire des fi-
liales en Bourse. C’est le cas chez Sie-
mens, et même au sein du groupe de
communication Bertelsmann, dont
le fondateur à la retraite s’oppose
pourtant à la cotation de la maison
mère.
En parallèle, le nouveau marché,
créé en mars 1997, connaît un succès
plus qu’encourageant ; une quin-
zaine de PME en forte croissance s’y
sont introduites ces dernières se-
maines. La culture boursière de l’Al-
lemagne, à l’instar de celle de ses
chefs d’entreprise, a progressé à
grand pas depuis l’introduction en
Bourse de Deutsche Telekom en
1996. Pour le plus grand profit de la
place de Francfort, qui voit ses ambi-
tions européennes confortées par le
développement du marché domes-
tique des capitaux.
Cette mutation du capitalisme alle-
mand répond à un double phéno-
mène. Premier facteur d’évolution :
la mondialisation. Elle accroît la
concurrence dans un monde où les
entreprises de la deuxième puissance
exportatrice se sont habituées à jouer
un rôle. Auprès de ses actionnaires,
Jürgen Dormann a, entre autres, jus-
tifié son rapprochement avec Rhône-
Poulenc au sein d’Aventis par la vo-
lonté de se défendre d’une prise de
contrôle hostile. A l’inverse, les entre-
prises qui entrent ou vont entrer au
Stock Exchange de New York ne le
font pas seulement pour répondre au
charme du modèle américain, mais
pour financer leur développement en
Amérique du Nord. Sur le Vieux
Continent aussi, l’arrivée de l’euro a
pour effet de renforcer la concur-
rence aux yeux des Allemands.
Second facteur d’évolution : la po-
litique de dérégulation menée par
l’Union européenne. L’Allemagne se
plie avec une grande diligence
comparée à des pays comme la
France aux directives mises au
point entre les Quinze. Elle en profite
pour accélérer le processus de priva-
tisation des entreprises publiques au
niveau fédéral, tout comme dans les
Länder, parfois propriétaires d’un pa-
trimoine important. L’entrée en
Bourse de Deutsche Telekom a ou-
vert la voie, et la poste et les chemins
de fer doivent suivre dans les pro-
chaines années. Dans la foulée de la
libéralisation des télécommunica-
tions et de l’énergie, une concurrence
acharnée se développe qui oblige les
acteurs historiques à réagir. Après
l’échec de son projet de fusion avec
Telecom Italia, Deutsche Telekom
cherche à compenser à l’internatio-
nal ses pertes de parts de marché en
Allemagne. De même, la fusion de
Veba et Viag est une réponse directe
à l’ouverture brutale du monde de
l’électricité. « En quelques mois, les
structures des secteurs libéralisés ont
plus évolué en Allemagne qu’en plu-
sieurs années en Grande-Bretagne et
aux Etats-Unis », assure Dieter Wolf,
le président de l’Office fédéral des
cartels.
ATTITUDE PROTECTIONNISTE
Le capitalisme allemand va-t-il se
dissoudre sous cette double in-
fluence ? Le sujet divise les hommes
politiques, les économistes et les par-
tenaires sociaux. Les syndicats ob-
servent avec crainte la mise en cause
croissante du modèle social alle-
mand. Les fusions avec des groupes
étrangers compliquent, par exemple,
la pratique de la cogestion. Le patro-
nat voudrait davantage de flexibilité
et menace de délocaliser. Les accords
salariaux valables pour l’ensemble
d’une branche sont menacés.
Malgré la séduction exercée par le
modèle américain, toutes les parties
sont néanmoins d’accord sur la né-
cessaire « adaptation » d’une écono-
mie sociale de marché qui affiche en-
core sa différence. Les liens tissés
entre industrie et finance restent
forts, même si banquiers et assureurs
entendent gérer de façon plus dyna-
mique leurs portefeuilles de partici-
pations. Dans l’industrie, beaucoup
de groupes – à l’instar du construc-
teur de camions MAN restent
étrangers à la « révolution cultu-
relle » entreprise par leurs voisins. Et
la libéralisation en cours n’efface pas
certaines attitudes protectionnistes :
le candidat à la chancellerie Gerhard
Schröder, alors ministre-président de
la Basse-Saxe, n’avait-il pas nationa-
lisé la filiale sidérurgique de Preussag,
convoitée par un Autrichien ?
Les équipes de direction réflé-
chissent avec prudence à l’introduc-
tion de stock-options. De même,
« une prise de contrôle hostile est très
difficile à imaginer, contrairement aux
Etats-Unis », observe un banquier. Le
seul exemple récent, l’offensive de
Krupp contre Thyssen en 1997, avait
poussé des milliers de salariés à ma-
nifester contre le pouvoir des
banques. Le rapprochement n’a été
possible qu’après transformation du
projet en fusion amicale.
En matière de mutations écono-
miques, les Allemands une fois
n’est pas coutume semblent im-
pressionnés par leurs voisins français.
« La France, laboratoire des fusions en
Europe », observait récemment un
éditorialiste après les offensives de la
BNP, de TotalFina et de Carrefour :
« Des choses [y] sont possibles qui sont
encore bloquées efficacement ailleurs
sur le continent », écrivait-il. Un com-
mentaire inhabituel à propos de
l’Hexagone, mais empreint d’une
certaine modestie au regard de l’évo-
lution des entreprises allemandes.
Philippe Ricard
La rentrée
par Leiter
Le grand écart de l’élargissement de l’Europe
LA VISION de Jacques Attali d’une « Europe
plurielle » de trente-cinq ou quarante membres
à l’horizon 2020 pourrait bien se révéler moins
extravagante qu’elle ne le paraissait lorsque
l’ancien conseiller de François Mitterrand a re-
mis, au mois d’août, son rapport sur l’avenir de
l’Union européenne à Hubert Védrine. En pré-
sentant mercredi ses propositions pour une
nouvelle stratégie de l’élargissement, Romano
Prodi, le président de la Commission euro-
péenne, a bel et bien dessiné les contours d’une
Europe forte de vingt-huit Etats, qui pourrait
ensuite faire profiter de ses mannes une partie
des nations balkaniques, avant de jeter ses re-
gards plus loin encore, vers la Russie, le Cau-
case et les pays du Maghreb.
Ce jour-là, le rêve messianique du général de
Gaulle d’une Europe s’étendant « depuis
l’Atlantique jusqu’à l’Oural » sera devenu réali-
té. C’est en effet vers cet avenir que l’on se di-
rige. Encore faut-il en comprendre les raisons
et ne pas se tromper sur la méthode. A cet
égard, les propositions de M. Prodi, qui de-
vront recevoir l’aval des chefs d’Etat et de gou-
vernement des Quinze, apparaissent comme
une cohérente fuite en avant.
Depuis le traité de Maastricht, qui, en 1993,
transformait la CEE en Union européenne et
offrait aux pays de l’Est le droit d’y adhérer un
jour, il était admis que la méthode était celle
d’un élargissement par « vagues » successives :
les pays les plus « méritants » étant placés dans
le peloton de tête, ceux qui devaient faire des
progrès en termes d’adaptation économique
étant relégués dans le purgatoire de la
« deuxième vague », ceux de la « troisième
vague » n’ayant qu’un mince espoir de parta-
ger un jour le « rêve européen ». Or ce proces-
sus, formellement lancé en 1997, avait fait
naître des frustrations bien compréhensibles
de la part des pays de l’ancien bloc de l’Est,
dont l’état de délabrement économique rendait
presque chimérique l’espoir de rejoindre un
jour le « club de riches » qu’est aujourd’hui
l’Union européenne. A laisser la déception
pourrir le climat, on prenait le risque de re-
mettre en cause, çà et là, des progrès naissants
vers plus de démocratie, de respect des droits
de l’homme et de remise en ordre d’économies
sclérosées. Bref, d’accélérer une spirale ris-
quant de déboucher vers moult aventures de
nature à déstabiliser le continent tout entier.
« PAIX, STABILITÉ ET PROSPÉRITÉ »
Avec la crise du Kosovo, l’Europe a pris peur
et a tiré les leçons de l’erreur consistant à ne
pas s’impliquer à temps dans un conflit se dé-
veloppant sur ses marches, de nature à conta-
miner l’ensemble du continent. Seule une stra-
tégie d’intégration est de nature à élever des
garde-fous, à assurer un destin offrant « paix,
stabilité et prospérité » à l’Europe, comme le
souhaite Romano Prodi. Il y avait d’autres rai-
sons pour décider, comme vient de le faire la
Commission, de supprimer le cloisonnement
entre pays candidats, de permettre à six nou-
veaux élus (Lituanie, Lettonie, Slovaquie,
Malte, Bulgarie et Roumanie) de rejoindre les
six premiers impétrants (Pologne, Hongrie, Ré-
publique tchèque, Slovénie, Estonie et Chypre),
et d’accueillir au sein de ces postulants un pays
jusque-là considéré comme un paria, la Tur-
quie. Cette « carotte » est en effet le seul
moyen de convaincre les dirigeants d’Ankara
et les chefs de l’armée turque – que seule une
véritable mue démocratique leur ouvrira les
portes de l’Union européenne.
Certains critères étaient, en outre, largement
discutables : le fait pour la Roumanie et la Bul-
garie de faire partie de la « deuxième vague »
était moins dû aux efforts d’assainissement
(très discrets) qu’ils ont entrepris qu’au souci
de récompenser leur soutien à l’action de
l’OTAN. Enfin et surtout, au-delà de la ver-
tueuse préoccupation d’« apporter » la démo-
cratie et les fruits de la croissance à des nations
trop longtemps habituées au carcan de régimes
autoritaires, l’intérêt des Quinze est de combler
sans délai les retards économiques des pays
candidats.
REPLI SUR SOI
Tôt ou tard, les pays développés devront ve-
nir en aide à l’Europe à la traîne, ne serait-ce
que pour réguler une immigration importante.
Mais il y a plus grave : l’élan européen lui-
même semble parfois faire défaut. On l’a vu de
manière caricaturale, avec la montée en puis-
sance du parti autrichien xénophobe et anti-
européen de Jörg Haider. En Autriche, mais
aussi en Allemagne, en Belgique, en France, en
République tchèque, et peut-être même en Po-
logne, on aurait aujourd’hui du mal à faire
émerger une majorité favorable à l’élargisse-
ment de l’Europe. Ce repli sur soi a des origines
différentes : les pays riches craignent une
compétition déloyale de la part d’Etats bénéfi-
ciant d’une main-d’œuvre bon marché, alors
que les plus pauvres redoutent de se faire « vo-
ler » les subventions européennes auxquelles
ils sont habitués. Les Etats nés de l’éclatement
de l’ancien bloc de l’Est auraient tort de ne pas
convoiter les largesses de la politique agricole
commune.
Mais la nouvelle stratégie de la Commission
européenne ne lève pas toutes les incertitudes,
notamment s’agissant du calendrier d’adhésion
de ce vaste groupe de douze ou treize Etats.
Romano Prodi avait souhaité fixer des dates
précises, afin d’encourager les pays-candidats à
faire accepter à leurs opinions publiques des
réformes de structure forcément impopulaires.
Au lieu de cela, c’est le flou qui prédomine,
même si l’on sait que les pays les mieux prépa-
rés devraient rejoindre l’Union à partir de 2002.
A court terme, l’espoir renaît pour des pays
parfois injustement classés dans la « seconde
zone ». Mais les chefs d’Etat et de gouverne-
ment des Quinze auraient tout intérêt à rappe-
ler à ce vaste vivier de postulants que l’apparte-
nance à l’Europe signifie des devoirs et des
efforts, et pas simplement des droits. Sauf à ris-
quer de perdre ce pari du grand écart de l’élar-
gissement de l’Europe.
Laurent Zecchini
L’Europe après l’euro
L
’EUROPE avance. La
méga-fusion entre Ae-
rospatiale Matra et
DASA, annoncée jeudi
14 octobre à Strasbourg par les
dirigeants des deux groupes et
les chefs de gouvernement alle-
mand et français, Gerhard
Schröder et Lionel Jospin, en est
une nouvelle illustration. Elle va
déboucher sur la constitution
d’un géant de l’aéronautique et
de la défense, un ensemble
d’emblée européen. Enfant d’un
mariage franco-allemand, il a
été baptisé... d’un nom anglais –
EADS, pour European Aeronau-
tic, Defence and Space Company
– et aura son siège... aux Pays-
Bas ! Il permet en tout cas à l’Eu-
rope de rester compétitive dans
ces secteurs stratégiques que
sont les industries de l’arme-
ment et de l’aviation. Il dote le
Vieux Continent d’une arme es-
sentielle dans la compétition in-
dustrielle face aux géants améri-
cains.
On ne peut donc que se félici-
ter d’un tel accord. Chacun y a eu
sa part : les industriels d’abord.
Le rapprochement depuis si
longtemps envisagé doit beau-
coup en particulier au Français
Jean-Luc Lagardère. L’obstina-
tion du Gascon a payé ; elle a
permis de stopper la dérive
« américanophile » du patron de
DaimlerChrysler, Jurgen
Schrempp, et de surmonter bien
des obstacles. Les dirigeants po-
litiques ont aussi joué un rôle-
clé. Le chancelier allemand, Ger-
hard Schröder, et le premier mi-
nistre français, Lionel Jospin,
n’étaient pas à l’origine des fana-
tiques de l’Europe. Ils n’avaient
pas non plus d’amitiés parti-
culières pour les industries de
l’armement, pas plus que pour
les patrons du secteur. Ils ont
compris pourtant qu’il y allait de
leur intérêt. L’ironie du Wall
Street Journal – qui se demande,
pour en douter, si cette « chose »
sera capable de voler – est, à cet
égard, un encouragement.
Ce que démontre cependant
une nouvelle fois ce mariage,
c’est que l’Europe est désormais
devenue, pour l’Allemagne et
pour la France, et au-delà pour
l’ensemble des pays du Vieux
Continent, une nécessité. Depuis
le lancement, réussi, de l’euro,
au 1
er
janvier 1999, on avait pu
avoir le sentiment que la
construction européenne s’était
essoufflée. L’Europe était rede-
venue un foyer de crises – crise
de la Commission, crise de la po-
litique agricole, crises commer-
ciales entre certains partenaires,
etc. Elle est en train de démon-
trer, en cette fin d’année, sa ca-
pacité à les surmonter.
L’Europe ne se résume pas à
l’euro : elle est engagée dans une
logique d’intégration qui couvre
et couvrira de plus en plus des
domaines aussi divers que le
commerce international, la dé-
fense, la culture ou la justice.
Pour la première fois, les diri-
geants européens sont réunis,
vendredi et samedi, à Tampere
en Finlande, pour un sommet
consacré à la lutte contre le blan-
chiment de l’argent et la crimi-
nalité transfrontalière ainsi
qu’aux politiques d’asile et d’im-
migration. C’est désormais la
création d’un espace judiciaire
européen qui est en vue. Ainsi,
malgré des dirigeants qui n’af-
fichent dans ce domaine aucune
ambition particulière, l’Europe
avance.
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