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CULTURE LE MONDE / SAMEDI 16 OCTOBRE 1999 / 29
La succession à la tête
du Festival de Cannes est ouverte
Le nom du remplaçant de Gilles Jacob au poste
de délégué général sera connu au plus tard en janvier 2000
JEUDI 14 OCTOBRE, le conseil
d’administration du Festival de
Cannes, constitué de quatorze
membres de droit et de quatorze
membres élus, a entériné le départ,
après quinze ans d’exercice, du
président Pierre Viot et élu à l’una-
nimité, sur sa proposition, l’actuel
délégué général, Gilles Jacob, au
poste de président. L’édition can-
noise de l’an 2000 n’en sera pas
moins organisée sous leur égide, la
passation officielle des pouvoirs
étant fixée au mois de juin 2000.
Cette modification dans l’état-ma-
jor du plus prestigieux festival de
cinéma au monde a pour consé-
quence l’ouverture de la succes-
sion du délégué général, directeur
artistique du festival.
Pierre Viot et Gilles Jacob ont
été mandatés pour rechercher le
candidat susceptible de recueillir
les suffrages du conseil d’adminis-
tration, sur lequel les représentants
de l’Etat et les professionnels du ci-
néma ont la haute main. La ques-
tion du nom du successeur de
Gilles Jacob, qui alimentait depuis
deux ans les délibérations d’anti-
chambre, devrait être résolue au
plus tard en janvier 2000, l’actuelle
direction du Festival de Cannes
ayant exprimé dans son communi-
qué de presse le souhait « qu’il
puisse être associé, durant une
période transitoire, aux décisions
concernant la prochaine sélection ».
DISCRÉTION ET EFFICACITÉ
Ce suspense hitchcockien, qui
portera la fièvre à son comble, ne
saurait empêcher qu’un flash-back
en forme d’hommage appuyé soit
rendu aux deux hommes qui pré-
sident avec succès les destinées du
Festival depuis 1984. Pierre Viot a
rejoint Gilles Jacob à cette date en
qualité de président, à la suite de
Robert Favre-Lebret. Né le 9 avril
1925, bordelais d’origine, ancien
résistant, cet énarque a commencé
sa carrière au Commissariat géné-
ral au Plan puis à la Cour des
comptes avant d’être nommé, en
septembre 1973, directeur général
du Centre national de la cinémato-
graphie, poste qu’il occupera du-
rant dix ans. Gilles Jacob a, quant à
lui, été nommé délégué général ad-
joint du Festival de Cannes en
1976, avant de devenir délégué gé-
néral l’année suivante. Ce fut la
consécration d’un parcours aty-
pique, qui le mena de la direction
d’entreprise à la critique de ciné-
ma, publiant des chroniques régu-
lières dans Cinéma 64, Les Nou-
velles littéraires et L’Express. Il est
l’auteur d’un essai intitulé Le Ciné-
ma moderne (paru en 1964 aux édi-
tions Serdoc, l’ouvrage a été réédi-
té il y a deux ans chez Ramsay) et
d’un roman, Un jour, une mouette
(Grasset).
Ce ne sera pas faire injure à
Gilles Jacob, alors que cette élec-
tion à la présidence le met un peu
en réserve de la République du ci-
néma, que de prétendre qu’il doit
son plus beau titre de gloire aux
vingt-deux années passées au
poste de commande du Festival de
Cannes, avec une discrétion, une
élégance et une efficacité jamais
démenties. Deux phénomènes
marquants ont caractérisé son
mandat : la montée en puissance
de la télévision, qui, en boulever-
sant l’économie du cinéma, a pro-
fondément modifié la physionomie
générale du Festival ; la préserva-
tion, en dépit de ce bouleverse-
ment, de l’excellence artistique (les
films) et économique (le marché)
du Festival au niveau international.
Il serait d’autant plus absurde de
lui faire grief du premier que la
réussite du second était, en même
temps qu’une réelle gageure, la
seule réponse appropriée. A quoi
bon d’ailleurs citer les grands ci-
néastes qui honorent de leur pré-
sence le Festival, puisque tout ce
que le cinéma mondial compte
d’artistes authentiques y est
présent, au grand dam parfois de
ses principaux concurrents inter-
nationaux (Venise et Berlin)
comme des sections parallèles can-
noises, qui, face à l’inflation quali-
tative et quantitative de la sélec-
tion officielle, ont de plus en plus
de mal à trouver leur compte.
La réussite du cinquantenaire
voilà deux ans, le vivier de décou-
vertes que constitue désormais la
section Un certain regard, tout
comme la création de Cinéfonda-
tion, section dévolue au soutien
des jeunes auteurs, sont parmi les
dernières réussites en date de
Gilles Jacob, qui léguera ainsi à son
successeur une manifestation au
faîte de son prestige, résolument
tournée vers un avenir qui ne sera
pas forcément rose pour le pro-
chain délégué général.
Jacques Mandelbaum
Pierre Viot et Gilles Jacob.
ARNAUD BAUMANN/SIPA
Le tribunal administratif annule
le classement d’un monument historique
ÉMOI dans le monde de l’archi-
tecture : le 23 septembre 1999, le
tribunal administratif de Paris a
notifié au ministère de la culture
son jugement du 30 juin 1999 qui
annule l’inscription à l’inventaire
supplémentaire des monuments
historiques d’un immeuble situé
18, rue Viala, dans le 15
e
arrondis-
sement de Paris.
Cet édifice, qui appartient à la
Caisse d’allocations familiales de
Paris, a été construit par l’archi-
tecte Raymond Lopez, en 1959,
avec l’aide de Jean Prouvé pour
l’ingénierie. La direction du patri-
moine avait décidé de prendre une
instance de classement provisoire,
en novembre 1997. La Commis-
sion régionale du patrimoine his-
torique, archéologique et ethnolo-
gique (COREPHAE), assemblée
collégiale d’une trentaine de spé-
cialistes du patrimoine, mais aussi
de l’architecture et de l’histoire,
avait examiné le dossier avant de
donner un avis favorable. Aussi le
préfet de région avait-il inscrit le
18 de la rue Viala à l’inventaire,
première mesure de classement,
en novembre 1998.
Une telle protection s’impose-t-
elle ? Cette « tour Lopez », assez
agressive, n’est pas particulière-
ment élégante. Aussi n’est-ce pas
pour sa qualité architecturale mais
pour des questions d’histoire des
techniques et des procédés de
construction que les sages de la
COREPHAE, qui sont loin d’être
des avant-gardistes à tout crin, ont
décidé de la protéger. Ce classe-
ment ne fait pas l’affaire de la
Caisse d’allocations familiales. Le
bâtiment est en mauvais état. Il ne
correspond plus à l’usage de son
propriétaire qui, pour des ques-
tions d’équilibre financier, désire
détruire l’édifice puisque l’actuel
COS (coefficient d’occupation des
sols) lui permet de retrouver, sur
le même terrain, une surface plus
importante. La Mairie de Paris lui
a d’ailleurs délivré un permis de
détruire qui court jusqu’en octo-
bre 1999.
Fallait-il le conserver comme le
témoignage d’une époque en dé-
pit de son inadaptation ? « Faux
procès, estime l’architecte Paul
Chemetov, qui plaide pour la ré-
habilitation de l’immeuble de Ray-
mond Lopez dont il souligne l’im-
portance historique. Tous les
bâtiments sont réaménageables,
réadaptables. » Mais si le juge-
ment du tribunal administratif de
Paris soulève tant d’émotion, c’est
aussi parce que le verdict est tom-
bé comme un couperet, sans ex-
plication, ni justification de sa
part. Sans doute une mesure de
classement est-elle une décision
administrative et, comme telle,
peut être attaquée devant le tribu-
nal administratif. Mais jusqu’ici
cette cour de justice se contentait
d’examiner ce type de recours
sous l’angle de la forme. Pour l’im-
meuble de la rue Viala, les magis-
trats ont décidé de trancher au
fond et d’aller contre l’avis des
spécialistes de la COREPHAE.
C’est une première.
La direction du patrimoine et de
l’architecture du ministère de la
culture a donc décidé de saisir la
cour administrative d’appel.
Entre- temps l’immeuble risque
d’être démoli – ce qui réglerait la
question.
Emmanuel de Roux
La crise du Théâtre Gérard-Philipe
suscite plusieurs protestations
PLUSIEURS ADHÉRENTS du Syndicat national des directeurs d’en-
treprises artistiques et culturelles (Syndeac) ont pris leurs distances
avec leur syndicat, qui a exprimé une position ambivalente dans le
conflit qui oppose l’Etat au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis (Le
Monde du 15 octobre). Dans une lettre à Michel Orier, président du
Syndeac, Jean-Louis Hubert, directeur de la scène nationale d’Aubus-
son, fait part de son « désaccord » : « Il me paraît absolument inoppor-
tun, dans la phase actuelle de la crise, de souligner à ce point les ca-
rences de gestion (...). La vitalité en matière de création et de relation
avec la population dyonisienne qu’ont impulsée Nordey et son équipe est
pour moi exemplaire dans l’atonie actuelle. »
Guillem Le Boterf, directeur de La Halle aux grains de Blois, a expri-
son « soutien personnel à Stanislas Nordey, à l’équipe du TGP-Saint-
Denis et aux compagnies avec lesquelles il a développé son projet ». Les
cinquante-cinq compagnies en question ont rendu publique une
lettre ouverte dans laquelle elles demandent au Syndeac « et à chaque
directeur d’entreprise culturelle de se mettre en contact avec [elles] pour
des mesures concrètes. »
Premières réactions
b Daniel Toscan du Plantier,
président d’Unifrance : « C’est la
décision que souhaitait le cinéma
français en général. Je travaille
depuis vingt-cinq ans près de Gilles
Jacob, j’ai une expérience de Cannes
égale à la sienne, mais de l’autre
côté de la barrière. C’est l’équipe
Pierre Viot-Gilles Jacob qui a fait que
ce festival est le premier du monde.
Le travail accompli en vingt-trois ans
est le résultat d’un destin individuel
et d’une institution. Le triomphe de
Gilles Jacob est le triomphe du
cinéma français, c’est le triomphe de
l’indépendance. »
b Jean Labé, président de la
Fédération nationale des
cinémas français : « Je trouve
remarquable que Pierre Viot ait su
partir, pour ainsi dire, en pleine
gloire. Le choix de Gilles Jacob à sa
succession s’imposait, il incarne la
continuité. Ces deux hommes ont su
développer le Festival de Cannes à
tous points de vue, tout en imposant
– contrairement à Berlin ou Venise
une grande qualité de sélection qui
en fait le premier festival de cinéma
du monde. Il faudra au prochain
délégué général une très bonne
connaissance du cinéma, un goût sûr
et une personnalité forte pour
reconstituer un tandem qui soit à la
hauteur de celui-ci. »
b Jean-Pierre Hoss, directeur
général du Centre national de la
cinématographie : « C’est le choix
de la continuité et de la légitimité.
Pierre Viot et Gilles Jacob ont
conforté l’image internationale
prestigieuse du Festival de Cannes, et
ont fait preuve d’une qualité
absolument indispensable à
l’exercice de leurs fonctions :
l’indépendance. C’est par sa
capacité à résister aux pressions très
fortes qui entourent une telle
responsabilité que ce tandem s’est
distingué, et le choix du nouveau
délégué général devrait viser à
reconstituer cette force. L’avis du
nouveau président en la matière sera
donc absolument déterminant. »
(Ces trois personnalités interrogées
par la rédaction du Monde sont
membres du conseil d’administration
du Festival de Cannes).
Gilles Jacob, délégué général, et Pierre Viot, président du Festival international du film de Cannes
« Le futur délégué général devra savoir maîtriser la décennie qui vient »
« Que signifie pour vous la succession de
Pierre Viot ?
Gilles Jacob : D’abord, une chance. Je mesure
pleinement le privilège et la difficulté de succéder
à un homme dont la carrière est un modèle,
comme l’a reconnu le conseil d’administration,
qui l’a salué jeudi – ce fut un moment d’émotion
unique dans l’histoire du Festival. Mais je puise
du courage dans le fait qu’il a accepté de rester à
son poste jusque après le prochain Festival, que
nous préparerons ensemble. Et aussi dans le fait
d’avoir été élu à l’unanimité des vingt-huit
membres du conseil. J’ai compris par les inter-
ventions des administrateurs dans quel esprit je
devais continuer pour mener à bien ma mission.
Le conseil s’est clairement exprimé sur son at-
tachement au rôle que s’est donné l’institution :
assurer un rayonnement mondial à une certaine
idée du cinéma. Idée dans laquelle se re-
connaissent la plupart des artistes, en France et
au-delà de nos frontières. Le fait que la transition
se passe d’une manière aussi élégante et, comme
l’a souligné Pierre Viot, « en ligne directe » est es-
sentiel pour que le passage du témoin s’effectue
sans fragiliser le Festival. Je sais enfin que je peux
m’appuyer sur une équipe qui a fait ses preuves
et qui travaille bien. C’est cela aussi, la réussite de
la manifestation. Ensuite, ce ne sera pas une
concentration des pouvoirs entre les mains d’un
seul : je ne serai pas un président-délégué géné-
ral. Je ne le souhaite pas, et cela ne serait pas sain.
Quand sera nommé le nouveau délégué
général du festival ?
G. J. : Nous voudrions l’associer dès l’année
qui vient à la sélection des films. Il pourrait deve-
nir collaborateur du Festival au début de l’an pro-
chain. C’est du moins ce que nous souhaitons,
mais le Festival prendra naturellement le temps
nécessaire.
Pierre Viot : Ces consultations commence-
ront assez vite. J’ai tout fait pour créer les condi-
tions favorables pour assurer au mieux les
moyens de ma succession. Gilles Jacob maintien-
dra notre savoir-faire. Je savais que mon départ
provoquerait un choc psychologique ; c’est tou-
jours bon pour une institution.
– Quel sera pour vous le profil du futur délé-
gué général ?
G. J. : Le conseil a souhaité qu’on ne définisse
pas de critères trop précis, si ce n’est qu’il faut
que ce soit une personnalité de valeur, âgée d’en-
viron quarante-cinq ans. Il n’y aura pas d’appel à
candidature et nous consulterons assez vite dans
certains milieux. Le futur délégué général sera
quelqu’un qui saura regarder vers l’avenir, maîtri-
ser la décennie qui vient. Le Festival a toujours eu
quelques longueurs d’avance sur les idées de son
temps. Anticiper sur le futur, sentir le monde en
marche, enrichir notre action d’un regard neuf et
d’impulsions créatrices : voilà qu’elles seront les
qualités du nouveau délégué. Nous allons donc
engager quelqu’un qui sera, ou non, confirmé
après le Festival de Cannes 2000. Pour que tout se
passe bien, nous n’allons pas le parachuter aux
commandes ; on va engager un collaborateur
destiné à devenir le successeur et expérimenter sa
faculté d’adaptation. Mais nous créerons les
conditions pour qu’il réussisse en assurant sa for-
mation. Je vais faire comme un père qui apprend
à son fils comment faire de la bicyclette et je veux
que ce fils apprenne très vite à lâcher les mains.
P. V. : C’est l’une des raisons pour lesquelles le
Festival m’a demandé de rester jusqu’à la fin de
l’édition 2000. Le travail d’un délégué général est
très spécifique, et il faut que la personne choisie
sache s’adapter. Il faut choisir les films en anti-
cipant, en prévoyant les attentes du public.
Qu’est-ce qui a assuré la réussite de votre
tandem ?
G. J. : Nous avons constitué un tandem que
les gens du conseil d’administration ont considéré
exemplaire. Ce tandem président-délégué général
ne pourra fonctionner à nouveau que s’il se
comprend sans même se parler.
– Allez-vous faire évoluer la fonction de pré-
sident du Festival ?
G. J. : La fonction de président évolue en
fonction du caractère des uns et des autres. Je
m’attacherai à ce que la gestion soit exemplaire,
c’est mon travail, mais je ne vais pas me désin-
téresser de ce qui fait un Festival, à savoir les
films.
Quels défis devra relever le futur délégué
général ?
G. J. : Le défi principal est de préparer l’avenir
en ayant un ou plusieurs coups d’avance. Cannes
a toujours essayé d’être en avance sur les autres
en suivant les nouveaux courants et les nouvelles
tendances. »
Propos recueillis par
Samuel Blumenfeld
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