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6
FRANCE
SAMEDI 16 OCTOBRE 1999
Précarité « abusive » dans une entreprise sur huit
Martine Aubry l’a confirmé, jeudi 14 octobre dans la soirée, en ré-
ponse à un amendement d’Yves Cochet (Verts, Val-d’Oise) concer-
nant la lutte contre la précarité : comme le premier ministre l’avait
annoncé à Strasbourg le 27 septembre, un texte sur le travail pré-
caire sera présenté « avant la fin de l’année ». La ministre de l’emploi
et de la solidarité a ajouté que Lionel Jospin doit décider dans les
jours qui viennent si ce texte sera d’initiative parlementaire ou gou-
vernementale.
M
me
Aubry a apporté, à cette occasion, une précision inédite pour
mieux démontrer que le travail précaire pose problème dès lors qu’il
est utilisé « comme un mode de gestion permanent, dont [les entre-
prises] renvoient le coût social sur la collectivité » : « 12 % des établisse-
ments utilisent en permanence et en moyenne, sur une année, 20 % de sa-
lariés en contrat à durée déterminée ou en travail précaire ». Ce sont ces
« abus » que le texte en préparation devra s’employer à combattre.
Les députés recréent un organisme pour évaluer les revenus
LES DÉPUTÉS ont reconstitué le
CERC... des économistes disparus !
L’Assemblée nationale a en effet
adopté, jeudi 14 octobre, une pro-
position de loi du groupe socialiste
prévoyant la création, auprès du
premier ministre, d’un Conseil de
l’emploi, des revenus et de la cohé-
sion sociale (CERC). Cette instance
aura pour mission d’améliorer la
connaissance des revenus et des
inégalités, comme le faisait le
Centre d’étude des revenus et des
coûts (CERC), mais aussi d’identi-
fier les facteurs susceptibles de
contribuer à la cohésion sociale. Il
se substitue au Conseil supérieur
de l’emploi, des revenus et des
coûts (CSERC), créé par Edouard
Balladur, en 1994, sur les dé-
combres du premier CERC.
Les rapports du nouvel orga-
nisme, remis au chef du gouverne-
ment et aux présidents de l’Assem-
blée nationale et du Sénat, seront
rendus publics. Ses sept membres
seront nommés par le gouverne-
ment, mais « dans l’exercice de ses
activités (...), le CERC ne peut sollici-
ter ni accepter d’instructions d’au-
cune autorité ». L’Etat, les collecti-
vités locales et les établissements
publics devront lui communiquer
les informations qu’il demande. Le
CERC « répondra aux demandes du
premier ministre, mais il pourra aus-
si s’autosaisir », précise Jean Rou-
ger (PS), rapporteur de la proposi-
tion de loi pour la commission des
affaires sociales. Il « devra être un
peu “poil à gratter” », prévient-il.
Comme avait su l’être le CERC en
son temps y compris pour les
gouvernements de gauche – en dé-
crivant par le menu, au cours des
années 80, la montée des inégalités
de revenu et de patrimoine.
En acceptant la proposition de
loi socialiste examinée dans le
cadre de la « fenêtre » laissée à
l’initiative parlementaire –, le gou-
vernement tient une promesse
faite par la gauche au cours de la
campagne des élections législatives
de 1997. En 1994, la suppression du
CERC, créé en 1966, avait soulevé
la protestation d’économistes, de
syndicalistes et de journalistes, et
aussi celle de Raymond Barre. Re-
groupés au sein de CERC-Associa-
tion, certains membres du CERC
dissous continuaient de se rappeler
au bon souvenir des pouvoirs pu-
blics en produisant des rapports
parfois iconoclastes. L’un d’eux, en
février 1997, indiquait qu’il y avait,
en France, cinq millions de per-
sonnes « privées d’emploi » et qu’il
était nécessaire de retenir «une
batterie d’indicateurs lisibles et
fiables » pour rendre vraiment
compte du chômage.
INDÉPENDANCE ET CRÉDIBILITÉ
Le nouveau CERC aura-t-il cette
liberté de ton et cette indépen-
dance ? Une chose est sûre : il ne
disposera pas, comme l’ancien,
d’une équipe de quarante per-
sonnes, dont vingt-cinq cher-
cheurs, et il devra faire appel à des
experts extérieurs (Insee, direction
de la prévision, Commissariat du
Plan, caisses de « Sécu », etc.),
comme le préconisait Marie-Thé-
rèse Join-Lambert, auteur d’un
rapport préparatoire à la création
de ce nouveau « thermomètre des
inégalités » remis à M. Jospin en
1998. C’est dire si l’indépendance
intellectuelle de ses membres – no-
tamment de son président – seront
importantes pour en asseoir la cré-
dibilité.
« La qualité des personnalités
nommées est souvent garante de
l’indépendance d’une institution, es-
time Pierre-Alain Muet. Ce conseil-
ler du premier ministre rappelle
que, contrairement au CSERC, le
principe est de ne pas nommer des
membres issus des grands corps (In-
see, Inspection des finances, Cour
des comptes, etc.), mais des
membres de la société civile. »
M. Jospin est à la recherche des
personnes qui, par leurs compé-
tences et leur expérience, pourront
jouer un véritable rôle de vigies so-
ciales.
Jean-Michel Bezat
Le temps de travail des cadres « intermédiaires »
met l’Hémicycle en émoi
LES CADRES seraient-ils «des
êtres génétiquement différents », à
l’« endurance hors du commun »,
pour travailler plus que les autres ?
Sur cette grave question posée par
Yves Cochet (Verts, Val-d’Oise),
l’Assemblée nationale s’est longue-
ment penchée, jeudi 14 octobre, en
examinant l’article 5 du projet de
loi sur les 35 heures. Un « débat
utile », a jugé Roselyne Bachelot
(RPR, Maine-et-Loire).
Mais qu’est-ce qu’un cadre ? Du
« chercheur qui n’encadre per-
sonne », comme dit Georges Sarre
(MDC, Paris), à la personne
contrainte de faire « des millions
d’heures de travail clandestin » se-
lon Daniel Paul (PCF, Seine-Mari-
time), en passant par « les cadres
diesel, qui ont besoin de temps
pour s’échauffer et devenir opéra-
tionnels », assure Marie-Thérèse
Boisseau (UDF, Ille-et-Vilaine),
toutes les définitions y sont pas-
sées. Martine Aubry a prévu, elle,
de les séparer en trois catégories,
au risque de créer « une nouvelle
fracture », selon l’opposition.
Les cadres dirigants seront hors
course pour les 35 heures. Les
cadres soumis à des horaires de
travail collectifs devront bénéficier
de la même réduction que les
autres salariés. En revanche, le
temps de travail des cadres dits
« intermédiaires » se mesurera en
jours, et non en heures. Pour la mi-
nistre de l’emploi et de la solidari-
té, cette dernière catégorie
concerne « les commerciaux qui tra-
vaillent à l’extérieur, les opérateurs
sur les marchés financiers qui ont
des horaires décalés, les techniciens
et les ingénieurs qui doivent remettre
d’urgence un projet ». Ceux-là ver-
ront leur temps mesuré au forfait
dans une limite, un « plafond », de
217 jours par an, contre 233 actuel-
lement.
« PRATIQUES DU XIX
E
SIÈCLE »
La gauche s’est émue du sort ré-
servé à cette dernière catégorie.
« la seule obligation de l’em-
ployeur » sera « de respecter le re-
pos quotidien de 11 heures, ce qui
permet des journées de 13 heures,
soit plus de 2 800 heures par an »,
s’est inquiété Gérard Terrier (PS,
Moselle). « Le décompte en jours,
présenté comme une idée moderne
(...), masque le retour aux pratiques
du XIX
e
siècle », s’est insurgé
M. Paul. Pour que l’affaire reste
dans « des limites raisonnables », le
PS a imposé la nécessité de préci-
ser « des modalités concrètes » dans
les accords d’entreprise, « par
exemple, à quelle heure la journée
du cadre doit impérativement se ter-
miner » et l’obligation de « clari-
fier » les jours de repos. Tout en re-
fusant la « badgeuse » réclamée par
les Verts, M
me
Aubry a accepté une
vague formule sur la mise en place
de « systèmes de suivi des horaires ».
A la formule des communistes,
qui réclamaient que les cadres diri-
geants soient définis par un salaire
correspondant à « au moins huit
fois le SMIC mensuel », soit un peu
plus de 55 000 francs, M
me
Aubry a
préféré la solution du PS : les
cadres dirigeants sont ceux dont la
responsabilité « implique une
grande indépendance (...), qui sont
habilités à prendre des décisions de
façon largement autonome et qui
perçoivent une rémunération se si-
tuant dans les niveaux les plus éle-
vés » de leur entreprise. Pour la mi-
nistre, « 58 % des cadres »
rentreraient dans la seconde caté-
gorie.
Au final, l’article a été adopté
sans grosse modification, mais les
communistes ont voté contre. La
droite aussi.
I. M.
La majorité vote la suppression
de l’abattement de 30 % sur les temps partiels
UNE PAGE de l’histoire du
temps partiel est tournée. Vendre-
di 15 octobre, peu après minuit, les
députés ont supprimé l’abatte-
ment de 30 % sur les charges pa-
tronales pour le travail à temps
partiel. Or cette mesure avait été
instaurée, en 1992, à l’initiative...
de Martine Aubry, déjà ministre de
l’emploi. « Pour se développer dans
un sens favorable à l’emploi, le
temps partiel doit être un temps
choisi pour les salariés et un temps
organisé par l’entreprise », déclarait
alors la ministre. La mesure, ins-
crite dans un texte portant di-
verses mesures d’ordre social,
avait été votée par les députés
dans la nuit du 8 au 9 décembre
1992.
Vendredi, dans la nuit encore,
M
me
Aubry a accepté, sans états
d’âme, la proposition d’Yves Co-
chet (Verts, Val-d’Oise), acceptée
en commission des affaires so-
ciales, qui vise à supprimer l’abat-
tement de 30 % « au plus tard un
an après l’abaissement de la durée
légale du travail à 35 heures ».
L’amendement a été voté par l’en-
semble de la gauche. L’abattement
sera toutefois maintenu pour les
contrats en cours à la date d’entrée
en vigueur de la réduction du
temps de travail.
PROBLÈME SOCIO-CULTUREL
Le débat a clairement opposé la
droite et la gauche. La majorité
constate, aujourd’hui, que l’abat-
tement a surtout servi à « subven-
tionner le développement du temps
partiel subi ». Au moment où se
met en place une réduction « col-
lective et négociée » du temps de
travail, il n’apparaît plus souhai-
table d’encourager la diminution
« individuelle et subie » des ho-
raires. La suppression de l’abatte-
ment est d’autant plus nécessaire,
enfin, que la France vient d’adop-
ter une nouvelle définition du tra-
vail à temps partiel qui, conformé-
ment à la directive européenne du
15 décembre 1997, vise tous les sa-
lariés dont la durée de travail est
« inférieure à celle d’un travailleur
à temps plein ». Concrètement, un
salarié qui travaille 34 heures est à
temps partiel par rapport à celui
qui en effectue 35. Or, si l’abatte-
ment était maintenu, un em-
ployeur pourrait cumuler l’aide au
passage aux 35 heures et celle qui
est liée à l’embauche d’un salarié à
temps partiel. C’est ce que sou-
haite éviter la gauche.
L’opposition a défendu une po-
sition inverse. Selon Roselyne Ba-
chelot, porte-parole du RPR, la
majorité a « un problème culturel »
avec le temps partiel. Selon la dé-
putée de Maine-et-Loire, celui-ci
est, contrairement aux idées re-
çues, « majoritairement choisi ».
S’il est nécessaire de poser des
« garde-fous », l’abattement de
30 % demeure, toutefois, indispen-
sable : il « compense », en effet, les
problèmes « organisationnels »
suscités par l’embauche d’un sala-
rié à temps partiel. Hervé Morin,
porte-parole de l’UDF, et François
Goulard, pour Démocratie libé-
rale, ont développé le même argu-
ment. « L’opposition a un problème
social avec le temps partiel », a ré-
pliqué Gaétan Gorce (PS), rappor-
teur de la commission des affaires
sociales. Le dialogue a tourné
court.
La majorité a renforcé l’encadre-
ment du temps partiel. Elle a adop-
un amendement de la com-
mission, qui prévoit des « contre-
parties », financières ou sous
forme de repos, si l’employeur mo-
difie la « répartition » des horaires
prévus dans le contrat de travail.
Cl . F.
35 HEURES
Les responsables du
PS et du PCF devaient annoncer, ven-
dredi 15 octobre, plusieurs compro-
mis au sujet des 35 heures : d’une
part, une formule sur le SMIC a été
trouvée pour les nouvelles entre-
prises ; d’autre part, les aides de
l’Etat devront être conditionnées à la
création ou à la sauvegarde des em-
plois dans les accords d’entreprise.
b LE PARTI COMMUNISTE estimait,
vendredi matin, que ces compromis
seraient un premier succès, par anti-
cipation, de la manifestation pour
l’emploi qu’il organise, samedi, à Pa-
ris, avec le MDC, une partie des Verts
et l’extrême gauche. b LES CADRES
et le travail à temps partiel ont été,
jeudi, au cœur des débats de l’As-
semblée nationale, qui a fixé à
217 jours par an la durée maximale
de travail pour les cadres « intermé-
diaires » et voté la suppression de
l’abattement de 30 % sur les charges
sociales pour le temps partiel.
Petits arrangements de dernière minute avant manifestation
Alors que le PCF organise, samedi, son défilé pour l’emploi, le gouvernement a opportunément lâché du lest sur le second projet de loi
de réduction du temps de travail. Sur le SMIC et l’emploi, Maxime Gremetz juge le texte « désormais votable »
POUR ne pas donner le senti-
ment de subir la « pression de la
rue », le gouvernement lâche du
lest, sur les 35 heures, vingt-
quatre heures avant la manifesta-
tion « pour l’emploi » organisée par
le PCF. « Le gouvernement a
compris qu’il y aura plus de cin-
quante mille personnes dans la
rue. », confiait, vendredi matin, le
secrétaire national du PCF, Robert
Hue. De son coté, Maxime Gre-
metz, député de la Somme, jugait
le projet « désormais votable ». A
12 h 30, après une réunion « spon-
tanée » du groupe, le PS devait an-
noncer le dispositif retenu sur le
SMIC. A 15 heures, il était entendu
que le PCF dévoilerait, de son côté,
ses propositions destinées à
« améliorer » le projet de loi de
Martine Aubry. Les négociations
étaient encore en cours vendredi
matin ; seule une poignée d’initiés
était dans le coup.
Le nouveau compromis sur le
SMIC a fait l’objet d’une rédaction
minutieuse jusque dans les der-
nières minutes. Jeudi, la soirée a
été consacrée à une série de conci-
liabules entre le groupe, le cabinet
de M
me
Aubry et celui du premier
ministre. A 9 heures, le lendemain,
Jean Le Garrec (PS), président de la
commission des affaires sociales,
Yves Rome (PS, Oise), Gérard Ter-
rier (PS, Moselle), gardiens socia-
listes de l’équilibre du texte, et Do-
minique Marcel, directeur du
cabinet de la ministre de l’emploi,
effectuent les derniers calibrages
en liaison avec Matignon. A midi,
les députés socialistes étaient
conviés salle Colbert pour être en-
fin informés. Une demi-heure plus
tard, Jean-Marc Ayrault, président
du groupe socialiste, devait divul-
guer le dispositif à la presse.
M. Ayrault avait déjà, en partie,
vendu la mèche (Le Monde du
14 octobre), expliquant dans les
couloirs les grandes lignes du
compromis pour les entreprises
qui se créeront après le vote de la
loi, en 2000. Ce serait « une aide
pour les salariés et une aide à la
création d’entreprise », disait-il. De-
puis plusieurs semaines, le SMIC
suscite en effet l’émoi jusque dans
les rangs du PS. Si le texte prévoit
une « garantie » du maintien du
salaire minimum, grâce au verse-
ment d’un « complément différen-
tiel » pour les salariés aujourd’hui
en poste, en revanche, rien n’est
prévu pour les futures entreprises.
Cette « faille » a été découverte
sur le tard par les députés.
PAS DE SMIC AU RABAIS
En dépit des apaisements du
gouvernement, plusieurs élus,
dont Gérard Fuchs (PS, Seine-Ma-
ritime), Alain Vidalies (PS, Landes),
Yves Cochet (Verts, Val-d’Oise) ont
refusé de lâcher prise. Les compro-
mis se sont succédé sans qu’aucun
ne satisfasse complétement les
parties. Une seule chose est sûre :
M
me
Aubry ne veut pas augmenter,
d’un coup, de 11,4 % le SMIC. La
ministre doit également veiller au
grain : le moindre ajout dans l’ar-
ticle 16, relatif au SMIC et revu par
le Conseil d’Etat, poserait des pro-
blèmes juridiques insurmontables.
C’est donc à l’article 11, consacré
aux allègements de charges des en-
treprises, que doivent être portées
les modifications.
Un premier signal avait consisté
à réserver ces allègements aux en-
treprises nouvelles qui respecte-
raient l’esprit de la loi et, donc,
maintiendraient le niveau actuel
du SMIC. Insuffisant : les entre-
prises pourraient choisir de refuser
les aides pour payer les salariés sur
la base de 35 heures. Le risque est
trop gros. Pour la majorité, les
35 heures payées 39 sont un enga-
gement de Lionel Jospin. La
gauche ne peut pas être à l’origine
d’un SMIC au rabais, répètent les
députés les plus acharnés. Il a fallu
un compromis bis.
Cette fois, pour être vraiment at-
tractif, le dispositif prévoit un
double avantage. L’entreprise nou-
velle – il s’en crée quelque 30 000
par an – bénéficiera, en plus des
aides prévues dans la seconde loi,
de l’aide incitative et dégressive
qui était jusqu’ici octroyée dans le
cadre de la première loi du 13 juin
1998. A un détail près : au lieu de
9 000 francs par an et par salarié,
cette aide devrait démarrer à partir
de 8 000 francs, sauf ultime réglage
juridique.
L’argument de vente est tout
trouvé : la mesure favorisera les
créations d’emplois, argumente
M. Ayrault. Quelques heures plus
tard, vendredi, un autre « cadeau »
devait tomber dans l’escarcelle des
communistes. Ceux-ci n’ont cessé
de revendiquer, depuis l’ouverture
des débats sur les 35 heures, deux
mesures fortes pour leur électorat :
les aides doivent non seulement
être soumises à une condition de
création d’emplois, mais l’utilisa-
tion des fonds publics pour l’em-
ploi doit être contrôlée.
Le PCF a obtenu gain de cause
sur ces deux points. Symbolique-
ment. Le texte de loi sur les
35 heures devrait imposer aux en-
treprises de préciser dans leurs ac-
cords collectifs la formule sui-
vante : « Les aides publiques seront
fonction de la sauvegarde ou de la
création d’emplois. » Après d’âpres
négociations, les communistes ont
compris qu’ils devraient se conten-
ter d’un simple affichage, sans
chiffrage précis.
En prime, M. Gremetz, porte-pa-
role du PCF sur la réduction du
temps de travail, se félicitait, ven-
dredi matin, d’avoir obtenu des
« sanctions » (le reversement des
aides) au cas où les accords ne se-
raient pas respectés. « Nous avons
au moins sept amendements sur ces
deux revendications », affirmait-il.
De quoi désarmorcer une manifes-
tation contre le gouvernement. Au
fil des débats, le PCF a maintenu la
pression en votant, jeudi encore,
contre plusieurs articles-phares du
texte.
Les communistes doivent prati-
quer un difficile équilibrisme, alors
que leurs alliés pour la manifesta-
tion de samedi entendent lui don-
ner un tour clairement antigouver-
nemental. Alain Krivine,
porte-parole de la Ligue commu-
niste révolutionnaire, a ainsi invité,
vendredi matin, sur LCI, « les dépu-
tés communistes, Verts et du Mouve-
ment des citoyens à être cohérents
avec la manifestation » en votant
« contre la loi sur les 35 heures ».
M. Gremetz lui a déjà répondu.
Clarisse Fabre
et Isabelle Mandraud
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