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VIII / LE MONDE / SAMEDI 16 OCTOBRE 1999 LA COUPE DU MONDE DE RUGBY 1999
La musique que je préfère : le rugby
Côté ouvert : Bernard Lubat, musicien
Passes croisées de Max Roach
Charges de Dizzy Gillespie
Mélimélodies d’Eddy Louiss
Chandelles d’Ornette Coleman
Arrêts de volée de Bud Powell
STRATÉGIES
Le budget de la Coupe du monde
dépasse le milliard de francs
RENDEZ-VOUS sportif, la
Coupe du monde de rugby 1999 est
aussi un événement économique
qui brasse des sommes considé-
rables.
b Le budget prévu pour l’événe-
ment dépasse le milliard de francs
(plus de 150 millions d’euros). En
comparaison, le dernier Mondial
de football, en France, s’appuyait
sur un budget de 2,4 milliards de
francs (370 millions d’euros).
b L’organisateur, Rugby World
Cup, émanation de l’International
Board, pourra compter sur les re-
cettes commerciales et les entrées
au guichet pour équilibrer ses
comptes. La partie commerciale
rapportera 600 millions à 700 mil-
lions de francs (entre 91,5 millions
et 106,7 millions d’euros). Les
sommes issues de la billeterie, de
l’ordre de 400 millions à 500 mil-
lions de francs (de 61 millions à
76 millions d’euros), serviront à
payer les frais d’organisation, par
exemple les frais de séjour des dif-
férentes équipes ou l’équipement
des tribunes de presse.
b Les droits de télévision de-
viennent une part non négligeable
des recettes. Ils atteindront
400 millions de francs (61 millions
d’euros). Concédés à TF 1 et Eu-
rosport, ils ont été rétrocédés en
partie à Canal+ en France et ITV
en Grande-Bretagne. Trois à
quatre milliards de téléspectateurs
(en audience cumulée) devraient
regarder au moins une fois la
Coupe du monde. Une paille au
regard des 37 milliards de télé-
spectateurs qui ont suivi un match
du Mondial 98 de football.
b Les huit sponsors Guin-
ness, Visa, Xerox, Lloyds et TSB,
Coca-Cola, South African Air-
ways, la Société générale, Out-
span – verseront 200 millions de
francs (30,5 millions d’euros) alors
que les opérations ponctuelles au-
tour des matches rapporteront
100 millions de francs (15,2 mil-
lions d’euros).
R
UGBY jazzy, free taxe taxi
à l’œil ou à l’ouïe même
combo même combat,
match de jazz concert de rugby,
rien ne se perd tout s’encaisse.
Transformation du souci en sou-
ci de la transformation
la musique que je préfère : le
rugby.
D’analogie en amas logique, ou
à la recherche du contre-temps
perdu
LES DEUX JEUX SE RES-
SEMBLENT COMME DEUX
FRÈRES ENNEMIS
De plein gré à leurs insu-por-
tables – c’est celui qui joue qui dit.
Primitifs, savants, excessifs, dis-
gressifs, discursifs, poussifs, jouis-
sifs, ils ont la beauté convulsive, la
geste leste manifestive. La sagesse
du phylo-s’autres, ils imposent
l’art à l’essai, défoncent les enfon-
ceurs, implosent les imposteurs.
Opéra Ovale en cavale men-
tale mandale transcenbancale un
double jeu qui ne tourne pas rond
ni à vide, qui rebondit – bandit
où ça lui chante
jeux de mains, jeux de vilains,
jeux en vain, jeux de demain.
Pour aller de l’avant ça s’outre-
passe à l’arrière, pas de cadeau à la
coda nostra, ça se plaque à tours
de bras, les cadrages débordent,
les mêlées fument, les stratégicles,
les blessures durent de sources
sûres et les chocs frondent front
haut.
Rugby jazzy free taxi mal autrui,
grand jeu de peu, chaos dodécaco-
phonéthique tapage nocturne en
touche, distribution de boîtes de
jazz à gifles, joute de banqueroute,
compagnons de doute en joue : je !
Entraînement, répétition, inter-
prétation, tableau noir, improvisa-
tion, sélection, gammes, footing,
coaching, troisième mi-temps,
bœuf en aube, on connaît la chan-
son, mais le rythme ? le swing ?
l’articulation ? la circulation ? la
pass’action à l’acte à l’autre ?
LES DEUX JEUX S’AS-
SEMBLENT COMME DEUX
GOUTTES D’OC
pas d’ac plein pack patac attac,
grand gnac d’art maniaque.
Rien ne sait s’écrire à l’avance ni
même après, rien ne sait s’en
plaindre, s’en prendre, s’en souffrir
si ce n’est, quelque part, un je ne
sais où, autrement, dans la
viande... la chair... la suite... donc !
Archaïques, artistiques, futu-
risques, avant-gardistes, popu-
laires capillaires, élitaires subsi-
diaires ou sauvagement tendres, ils
errent sur terre oral des pâque-
rettes, ras jazz des gazons, rien ne
les enterre.
Opéra Ovale en bacchanale
triviale, tribale, tripaille un
double jeu qui ne tourne pas con ni
avide, mais vrai frais au plus près ;
jeu de pied, de contre-pied, de
contre-temps, d’espace d’espèce ;
jeu de mèche, de méchant, de sa-
chant et de séché. Tout s’enchaîne
en scène, tous en scène sans
chaîne, engagement de langage
engagé en gage : pas de cage !
risquer l’art de se gagner à perdre
haleine crocheter les micro-es-
paces, planter des essais, au fond
là qu’est-ce ? Filer french flair à
l’anglaise à l’aise balèze, la vexa-
tion passe, l’expression reste.
Mettre la pression et laisser swin-
guer l’abstraction, lyrique ou lu-
dique on s’en fout, mais faut que
ça groove, que ça moove, que ça
meuve !
LES DEUX JEUX SE LÂCHENT
COMME DEUX VANNES EN
VERVE
In situ actionnistes d’essence, ils
désintégrisent les intégrisés d’ai-
sance. Ils savent tous les terrains,
coulisses de l’exploit, vrais
apér’opéras, fosses d’orchestre,
stades ultimes, centres cuculturels,
théâtres des opérations, tribunes
des tunes, vestiaires des bestiaires,
buvettes des bavettes, loges
d’éloges, blancs des remplaçants,
flous des gros-plans.
L’affrontement est permanent,
la créatine crétine, la dope salope
et Dieu bute, brut, en touche. Tout
selfs’plique, s’inique, s’initiatique,
s’extravertige. Plier les piliers, ou-
vrir à en mourir, démêler les mê-
lées, rebuter les pénalités, dépéna-
liser les résultats, défiler les défilés,
aplatir derrière la ligne, la maligne.
Opéra Ovale en diagonale
morphale, vitale, filousophale
un double jeu, qui ne tourne pas
con, court, lourd, sourd. Jeu
d’échecs, d’affect, d’impact, d’in-
tox, d’impec intact, inexact.
Jeu de preux sans preuves et
d’anciens pauvres (pendant que tu
combats, tu ne tombes pas... tu te
relèves ! comme disait mon grand-
père). Pendant que les trois-quarts
chantent, les flankers flanquent, le
demi mousse, l’ouvreur trinque.
LES DEUX JEUX SE RA-
MASSENT À LA VIE COMME À
LA SCÈNE
piétinés essorés adulés as-
phyxiés carbonisés idolâtrés re-
merciés retraités –
Fauteurs de frappe, facteurs de
risques, farceurs de fait. Après les
vieux pardessus des dessous, c’est
la cravate qui traîne la patte, lais-
sons crever les cravates, laissons
pousser les oreilles : découvrir le
plaisir de se découvrir. Attaquer au
raz de marée de la mêlée, déséqui-
librer les équations croupions,
créer à l’ombre le surnombre,
foutre en branle l’allegria – nous
sommes tous des grouillots grillés.
Le sens du jeu, c’est le je-nous-qui
le fagote, le non sens, c’est le libé-
ral chantre qui le fayote. Rugby
jazzy, c’est libérant, sinon c’est
couillonnant – point à la ligne. Ne
pas confondre castrant et encas-
trant.
Opéra Ovale en fractale
quantique cantique gothique
flambé. Un double jeu qui ne
tourne pas clair, hard, cher, horde,
jeu des magies, des magots, des
mots dits, d’après-midi, d’autour
de minuit, blues de base extrac-
tion, crise d’extravertissement. Le
public jazzy rugby est fabuleux. Il
fabule d’une exemplaire mauvaise
foi, il s’entretient, suspendu en un
tiers état cosmique comique. Il rit
il pleure il gronde il exulte, il ex-
pulse il insulte il critique il juge il
condamne il est sans pitié, il croit,
il crie, il pardonne à la première
alerte, il ressuscite au troisième
temps de jeu, il chante, il en-
chante, il enfante.
LES DEUX JEUX S’IMPRO-
VISENT VICE DE FORME
Contestataires contexte à terre
inidentitaires sursitaires glabres à
terre camarades and colériques,
arbitres sur orbite, impromptus de
société à satiété, insomnies d’in-
soumis. L’énergie de l’insoumis
terrasse le ça-m’suffit du nanti far-
ci. L’énergie, c’est l’auto-dépense à
l’attaque ou en défense c’est
conversatoire non conservatoire
l’énergie agit de l’infini du non fini
et non plus du béni-oui-oui.
Opéra Ovale en cabale tonale
atonale détonale double jeu
d’équipe épique opaque époque,
de rugueurs de rigueurs d’enra-
geurs de gentlemen joués par des
vauriens, barraqués baroques,
concasseurs de baraques.
Ne jamais enterrer le bal, laisser
sur pied le grand maul, raffûter les
raffuts, signer le match de la
feuille, taquiner la tactique, scorer
symphonique latonique, sauver
l’honneur déménageur, démonter
les clefs de sol. Point de suture : ni
Dieu, ni dièse ; ni bémol à l’arma-
ture que des bécarres en bagarre,
que des visages en bizarres. Dé-
foncer les dés pipés, cogner le
gnac, doubler le tempo, ruiner le
tempo, swinguer l’adversité, ne
pas répondre aux provocations,
provoquer sans cesse les ques-
tions, laisser rappliquer les ré-
ponses, repiquer les répliques et
rappliquer dare dare
Crochetages décrochages de
Thelonious Monk
Décadrages sauvages de Cecil
Taylor
Raffuts ravages de John Col-
trane
Castagnes de cymbales d’Elvin
Jones
Les pénétrations sont dans l’axe
ou pas
Empilages sans âge de Sun Ra
Blues au large d’Archie Shepp
Infiltrations contrapunktiques
de Charlie Parker
Jeu d’en premier temps de Ken-
ny Clark
Contrepieds controversés de Mi-
chel Portal
Passes croisées de Max Roach
Groupés pénétrants d’Art Bla-
key
Enchaînements de Clifford
Brown
Charges de Dizzy Gillespie
Mélimélodies d’Eddy Louiss
Chandelles d’Ornette Coleman
Arrêts de volée de Bud Powell
Nous sommes tous des achar-
nistes sous-réalistes, insolistes en
l’utopistes Artistes en Art pas
triste, rien ne vaut le risque – K.O.
in the cabas – un pour tous tous
capables, tous coupables.
Rugby jazzy, ou l’art de l’impro-
visation bâtarde pure atypique
asymétrique à s’y méprendre.
Lire dire sentir courir le je, corps
du délit. Délier les corps, déchirer
les clichés. Indépendance des
membres, cœur à l’enfance vaut
mieux qu’enfant de chœur. Gran-
dir, ou l’enfance de l’art.
Bernard Lubat
Uzeste Musical
Le 12 octobre 1999
CHRISTIAN DUCASSE
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