
Vol. 1, N° 2, Summer 1994 EC COMPETITION POLICY NEWSLETTER PAGE 47
Netherlands and Ireland in respect of the maintenance by
them of monopolies over imports and exports of electricity
and, in the case of France, gas.
A common energy policy does not yet exist and for this
reason the Commission has not attacked the monopolies for
the marketing of electricity or gas which exist in most
Member States. Nonetheless despite the absence of a
common policy, it considers that in the context of the single
market, trade between Member States should not be
restricted and electricity and gas should not be excluded
from the free movement of goods.
Court Judgements
LA COUR DE JUSTICE SE PRONONCE SUR L'APPLICABILITE DES REGLES DE CONCURRENCE AU
SECTEUR DE L'ELECTRICITE
Arrêt de la Cour du 27 avril 1994, aff. C.393/92 "Commune d'Almelo e.a. contre N.V. Energiebedrijf Tijsselmij"
La Cour de Justice a rendu le 27 avril 1994 un arrêt qui
contient de éclaircissements importants sur l'applicabilité des
règles de concurrence du Traité CE au secteur de l'éléctricité
ainsi que sur l'interprétation à donner à ces règles.
Dans le cadre d'un litige opposant devant une juridiction
nationale aux Pays-Bas, plusieurs compagnies locales de
distribution d'électricité à une compagnie régionale de
distribution, les premières ont contesté la compatibilité avec
le droit communautaire des clauses d'achat et de vente
exclusifs d'électricité contenues dans les contrats de
distribution liant le distributeur régional aux distributeurs
locaux.
La juridiction nationale a donc décidé d'interroger la Cour de
Justice sur l'interprétation a donner aux règles pertinentes du
Traité CE. La Cour de Justice a, en réponse, notamment
confirmé que l'électricité est une marchandise et qu'elle peut
donc relever de l'article 37 du Traité CE (règle qui porte sur
les monopoles nationaux à caractère commercial).
Cependant, dans le cas d'espèce, les restrictions de
concurrence découlent des contrats conclus entre des
entreprises et non pas de mesures étatiques; elles doivent
donc être examinées à la lumière des règles communautaires
de concurrence applicables aux comportements d'entreprises
(articles 85 et 86 du Traité CE).
La Cour de Justice a d'autre part confirmé que les clauses
d'achat exclusif contenues dans les contrats de distribution
précités ont un effet restrictif sur la concurrence qui affecte
de façon sensible le commerce entre les Etats membres, étant
donné l'effet cumulatif résultant de l'existence d'une nombre
important d'accords similaires couvrant la totalité du
territoire d'un Etat membre. Ces clauses sont donc des
accords restrictifs de la concurrence contraires à l'article 85
§1 du Traité CE. L'imposition desdites clauses dans les
contrats pourrait aussi constituer un abus de position
dominante interdit par l'article 86 du Traité CE. La Cour a,
à cet égard, suggeré qu'il se pourrait que l'ensemble des
distributeurs régionaux neerlandais jouissent d'une position
dominante collective à l'égard des distributeurs locaux et des
consommateurs finaux. Elle a néanmoins laissé à la
juridiction nationale la tâche de verifier si, dans le cas
d'espèce, une telle position dominante collective existe. La
Cour de Justice s'est finalement penchée sur la question de
savoir dans quelles circonstances de telles restrictions de
concurrence, qui sont en principe interdites par les articles 85
et 86 du Traité CE, peuvent néanmoins béneficier de
l'exception prévue à l'article 90, paragraphe 2, du Traité CE.
La Cour a ainsi répété la doctrine, déjà développée par la
Commission et par elle-même notamment dans l'arrêt
"Corbeau" (19.05.1993, Aff. C-320/91), qu'une telle
exception ne joue que dans la mesure où la restriction de
concurrence est nécessaire pour assurer l'accomplissement
d'une mission d'intérêt économique général qui aurait été
impartie à l'entreprise par l'Etat.
Dans le cas d'espèce, la compagnie régionale de distribution
a été chargée d'assurer un service universel de fourniture
d'électricité sur un territoire à des conditions uniformes pour
chaque catégorie de consommateurs.
La Cour de Justice n'a pas tranché la question de savoir si
les restrictions de concurrence précitées seraient nécessaires
pour assurer l'accomplissement de cette mission. Elle a
toutefois rappelé une fois de plus que, lors d'une telle
appréciation, il faut tenir compte des contraintes légales et
des coûts qu'une telle mission implique pour l'entreprise. Elle
a finalement affirmé qu'il incombe a la juridiction nationale
de vérifier si dans le cas d'espèce les restrictions aux
importations d'électricité étaient vraiment nécessaires.
La Commission estime que cet arrêt confirme la nécessité de
rendre compatible une certaine ouverture à la concurrence du
secteur de l'énergie avec le maintien des obligations du
service public.
A cet égard, la Commission rappelle, ainsi qu'elle l'a avancé
devant le Parlement le 8 mars dernier, qu'elle a décidé de
saisir la Cour de Justice des recours en manquement à
l'encontre des Etats membres qui maintiennent dans leurs
législations des monopoles d'importation et d'exportation
d'éléctricité et de gaz. La Commission considère en effet
qu'une certaine libéralisation des importations est pleinement
compatible avec les exigences de service public et que le
maintien d'un monopole est donc un moyen disproportionné.
La Cour de Justice aura ainsi l'occasion dans un futur proche
de se prononcer en toute connaissance de cause sur cette
question importante.
[IP/94/350]
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